Un projet contesté
La mise en eau du barrage fera disparaître plusieurs villes dont Dicle et Haysankeyf et conduira inévitablement aux dégâts environnementaux et humains liés au déplacement des populations. La perte irrémédiable du patrimoine culturel et historique lié à cette région, ainsi que de ses vestiges archéologiques, a fait réagir plusieurs ONG et chercheurs en archéologie. En 2019, une centaine d'ONG réunies dans "Pour Hasankeyf" a lancé un appel intitulé "il n'est pas trop tard pour sauver Hasankeyf et le fleuve du Tigre".
Situé sur le Tigre, le barrage permettra de contrôler le flux d'eau qui traverse la Syrie et l'Irak. Ilisu est une pièce centrale de projet d'Anatolie du Sud-Est (GAP), un plan d'aménagement du territoire visant à doper, d'après le gouvernement turque, l'économie de cette région longtemps négligée par Ankara en s'appuyant sur l'énergie et l'irrigation.
Situé sur le Tigre, le barrage permettra de contrôler le flux d'eau qui traverse la Syrie et l'Irak. Ilisu est une pièce centrale de projet d'Anatolie du Sud-Est (GAP), un plan d'aménagement du territoire visant à doper, d'après le gouvernement turque, l'économie de cette région longtemps négligée par Ankara en s'appuyant sur l'énergie et l'irrigation.
Témoignage
"Quand on arrive à Hasankeyf, les yeux rivés sur les toits noyés sous les eaux du Tigre, c’est la première phrase qui se glisse à l’esprit, comme le refrain entêtant d’un désastre - bien réel - annoncé. « Il était » : une cité millénaire de Mésopotamie, l’un des plus vieux sites habités par les hommes. « Il n’était pas » : ce que prétendront, un jour, les manuels d’histoire lorsque la petite ville du Sud-Est turc sera entièrement engloutie, rayée des cartes de géographie au profit d’un barrage géant, projet fétiche de l’ambitieux président Erdogan. « C’est un génocide culturel », s’emporte Saliha Ruzgar, les sourcils en accents circonflexes. Le matin même, cette Kurde de Batman, à 36 kilomètres d’ici, a fait monter ses enfants en voiture pour faire avec eux ses adieux à Hasankeyf, son village natal."
(Figaro International, Delphine Minoui, 25 février 2020)
(Figaro International, Delphine Minoui, 25 février 2020)
En différé : tigris à la troglothèque
La Troglothèque accueille May Bindner et Ewan Baker revenus depuis peu de cet écrin du Moyen Orient. De cette expérience, ils nous ramènent leur travail de mémoire dont ils présenteront quelques extraits lors des Troglodays ainsi qu'une exposition de clichés réalisés par une photographe turque, Berna, présente lors de leur séjour au village. Ce sera le 3 et 4 octobre prochain à la Troglothèque.
A suivre...
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A retrouver sur www.troglonautes.com
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