Bernard Tobie. 2

Le CTATP fragilisé


Avec le départ de Bernard Tobie, c’est un guide, un moteur, qui disparaît, laissant derrière lui une association fragilisée.  «Une belle vie s’est éteinte mais nous devons garder la mémoire de cet homme exceptionnel que nous avons eu la chance de rencontrer et avec lequel nous avons travaillé d’amitié pour le bien de notre terroir et de la cause troglo » Tels sont les mots de Jean-François Durand, secrétaire du CTATP à l'annonce du décès de Bernard Tobie. 


Allo ? Troglos ?

Infatigablement, Bernard n’a eu de cesse de relancer les politiques dans leur implication par rapport au « phénomène troglodytique » : réussite mitigée. « Je m’implique depuis 25 ans pour le troglodytisme sans que cela n’aboutisse , la seule chose qu’on a réussi  par rapport à d’autres départements, c’est le développement du tourisme…». Ce succès est dû surtout aux initiatives de privés. Pour le reste, les politiques brillent par leur absence : « tout ce qui a été entrepris est resté trop ponctuel. ». Les projets ne manquent pas pour la réutilisation des caves mais ils exigent d’importants moyens et une implication réelle de nos politiques.
A la retraite de l'enseignement depuis 2010, Bernard Tobie continuera encore 2 ans à donner des cours tant au pôle universitaire qu'à l'université d'Angers. Atteint par la maladie, il met progressivement un frein à son activité au sein d’une association fragilisée.
« Je ne sais pas trop de quoi l'avenir sera fait. Et en tout état de cause, 22 ans c'est assez. Cela faisait déjà un moment que je le disais, cela étant il fallait assainir la situation de l'association et repartir ».
 

Tout reste à faire…

Que deviendra l’association en l’absence de celui qui souvent seul, avant l’arrivée de Jean-François Durand, avait l’habitude de prendre vaillamment son bâton de pélerin pour la cause ?
« Il n’existe pas d’approche pluridisciplinaire. On manque de recherches approfondies. Il manque un ouvrage collectif sur le troglodytisme en Val de Loire. C’est d’autant plus nécessaire que si on avait des solutions évidentes, on les aurait déjà trouvées. Tout cela fait défaut pour une question d’argent mais si on ne fait rien, demain on court vers des catastrophes avec des répercussions en surface. Sans un fort soutien des collectivités, ce sera difficile. La politique de l’autruche consistant à ne surtout pas voir ce qui se passe en dessous est terminée. »

L’avenir de l’association déjà remis en question lors de la dernière assemblée générale est fortement fragilisé par ce vide incommensurable. Qui, quelle équipe va reprendre le flambeau, et surtout comment ?


Le CATP à la source : En 1973, dans la suite de l'association « Tourisme en Saumurois » créée en 1969, Jean Bégault, Député-Maire de Doué la Fontaine, Edgard Pisani, Maire de Montreuil-Bellay et ancien Ministre de De Gaulle, René Monory, Maire de Loudun et ancien Président du Sénat et Gilles Guérif, Adjoint au Maire de Saumur, Lucien Méhel, fondent l'association baptisée « Carrefour Anjou Touraine Poitou » (CATP). Son objet : faire la promotion de la culture rurale et de la restauration du petit patrimoine dans cet ensemble inter-régional parcouru par des problématiques similaires, ses paysages viticoles, ses châteaux, ses sites troglodytiques... Gilles Guérif fut le premier président du CATP.
 
à revoir : http://www.dailymotion.com/video/x3x3r0d

A SUIVRE dès notre retour, un interview donné aux Troglonautes il y a plus d’un an : Devoir de mémoire.


Rédigé par Patrick Edgard Rosa le Samedi 12 Mai 2018 à 11:58 | Lu 391 fois